Evan Fisher – La sélection des patients dans un hôpital de MSF-France à Amman

Partenaire du projet : Médecins sans frontières

Médecins sans frontière (MSF) est une organisation non gouvernementale fondé en 1971 par un groupe de journalistes et médecins. Il se donne pour objectif d’intervenir dans des situations d’exception (catastrophes naturelles, conflits, épidémie, grande précarité) pour secourir ceux dont la vie ou la santé est en danger. Ces interventions peuvent prendre la forme d’hospitalisation, de soins psychologiques, d’interventions chirurgicales, de vaccinations, de distribution de biens de première nécessité, d’approvisionnement d’eau potable.

L’indépendance et l’impartialité guident son action, et l’organisation se réserve le droit à la prise de parole publique sous la forme du témoignage.

En 2014, MSF a été présent dans 65 pays. Ils ont délivré des vaccinations à plus de 1.5 million de personnes. Ils ont effectué plus de 8 millions consultations externes et hospitalisé 500 000 patients. Leur activité se concentre sur le continent africain (63 % des activités) mais ils s’exercent en Asie (14 %), au Moyen-Orient (12 %), aux Amériques (5 %), en Europe (4 %) et dans la région du Pacifique (2 %).

Biographie de l’étudiant : Evan Fisher

Titulaire d’une licence de littérature arabe obtenu à Paris en 2014 à l’Institut national de langues et civilisations orientales (INALCO), Evan Fisher est actuellement en deuxième année de Master de Sociologie générale à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS). Son travail de première année de Master, qui traite de l’expérience des étudiants syriens en France ayant déposé une demande d’asile, s’axe autour du lien entre catégorisation administrative et conception de soi.

Projet de recherche : Construire la légitimité d’une décision difficile. La sélection des patients dans un hôpital de MSF-France à Amman

Image MSFFruit d’une discussion entre l’Ouscipo, MSF et l’étudiant, ce projet se donne pour objet le travail de légitimation qui accompagne la sélection de patients – décision difficile et contestable – au sein d’un hôpital spécialisé dans la chirurgie reconstructrice à Amman, en Jordanie. En effet, en vertu de la nature finie des ressources et des limites à ce que peut l’« agir », parfois il vaut mieux ne pas agir, ne pas donner. Pour les acteurs de l’humanitaire et pour les professionnels médicaux, c’est une perspective pour le moins problématique : ceux qui doivent soigner sont amenés à exclure des soins. C’est ainsi que décider de la manière de donner accès aux soins et d’exclure des soins suscite des débats et des discussions, aussi bien dans l’élaboration de conventions qui posent les principes d’une procédure de sélection juste ; que dans l’adaptation ces conventions au sein des structures médicales ; que dans la mise en pratique de ces consignes par les praticiens. À chacun de ces niveaux, les acteurs ont un accès variable à une pluralité de principes pour légitimer leurs pratiques et pour critiquer celles des autres. Il s’agit donc d’interroger comment est construite la légitimité de ces décisions à un niveau très local (celui du recrutement des patients) et ainsi faire apparaître l’économie morale de l’humanitarisme médical.